Social Change Rennes 2022 : place à l’action !

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Photo de la plénière Social Change Rennes 2022 au Couvent des Jacobins à Rennes le 18/10/22 montrant Fabrice Bonnifet (Bouygues, C3D) sur un grand écran durant sa conférence plénière en visio
Le 18 octobre dernier a eu lieu la 2e édition de Social Change Rennes au Couvent des Jacobins. Fort succès d’affluence pour cet événement, consacré à la RSE, qui a rassemblé plus de 600 participants venus assister aux témoignages, tables rondes, plénière de Fabrice Bonnifet sur l’entreprise contributive, tutoriels et cas d’école. Une journée d’échanges et d’inspiration sur le thème, à la fois porteur et engageant, de la Responsabilité Sociétale des Entreprises. Si la dimension Qualité de Vie au travail et prise en compte des aspirations des salariés reste prégnante, celle liée à l’environnement ainsi qu’à l’urgence climatique a occupé cette année une large place dans les débats. Avec une certitude, il est urgent de le plus attendre car l’échéance se rapproche de façon inexorable. Sur un plan plus technique et contenus, l’agence Ouest Médias était en charge de l’animation éditoriale en direct des réseaux sociaux, dans le prolongement d’un travail de montée en puissance sur ces mêmes canaux socialmedia ainsi que la production de vidéos teasers.

De façon emblématique, coïncidence de date mais illustration des tensions en cours et à venir, Social Change Rennes s’est tenu mardi 18 octobre 2022, jour de mobilisation sociale générale en France… alors que la grève des carburants était aussi encore en cours dans l’Hexagone, induisant des contractions supplémentaires d’une économie nationale déjà tendue.

Entre conséquences des deux années de Covid, impact sur le coût de l’énergie de la guerre en Ukraine (tant pour les entreprises que les ménages), inflation, contexte géopolitique mondial inquiétant et urgence climatique, le tableau général n’incite guère à l’optimisme. Comme l’a rappelé Fabrice Bonnifet (directeur du développement durable et QSE au sein du Groupe Bouygues ainsi que Président du C3D), dans sa plénière choc : « Je suis pessimiste dans la pensée et optimiste dans l’action. »

« Aux entreprises contributives de porter un nouveau modèle de prospérité essentielle »

Si l’on admet qu’il existe une corrélation nette entre la croissance du PIB des états industrialisés et les émissions de CO2… sans rien changer, la courbe ne va pas dans le bon sens sinon dans le mur. « Il faut réduire nos émissions de 6 à 7% par an pendant 60 ans, a argumenté Fabrice Bonnifet. Surtout pour les pays qui ont le plus émis… Cela pour transférer également du budget carbone aux pays en voie de développement. A l’échelle planétaire, nous avons 50 ans de retard sur la trajectoire. L’objectif est de ralentir la vitesse du choc… inexorable. »

L’économie contributive, appliquée aux entreprises et citoyens, est-elle l’une des clés ? C’est la thèse portée par Fabrice Bonnifet. Comment définir celle-ci ? Si l’on se réfère à la définition de premier niveau disponible en ligne :

« L’économie contributive désigne la création de valeur dédiée au bien commun par oppositions à l’économie productive qui est dédiée à la satisfaction des besoins primaires des individus ».Wikipédia

Dans un article de recherche, disponible depuis la revue CAIRN, sous le titre « Economie de la contribution et innovation sociétale » (2011), Philippe Béraud et Franck Cormerais distinguent, pour leur part, trois dimensions principales dans le contexte (plus de dix ans en arrière) d’une mutation digitale alors émergente et aujourd’hui omniprésente :

  • « Les transformations technologiques et industrielles de l’ère numérique, en développant rapidement et de manière considérable les capacités de traitement et de transport de l’information, ont favorisé l’éclosion d’un vaste ensemble d’applications et de services dont l’appropriation par les utilisateurs a constitué un phénomène massif. […] L’économie de la contribution désigne donc ici un ensemble de pratiques spécifiques qui renvoient aux participations de contributeurs librement investis dans l’activité et qui acceptent de coopérer et de diffuser leurs connaissances sans attendre de contrepartie sous la forme d’un équivalent monétaire. »
  • « Une deuxième dimension de l’économie de la contribution concerne l’influence des effets externes dans le cadre des relations entre agents économiques, et en particulier d’agents économiques situés, à l’exemple des systèmes locaux d’innovation. »
  • « Une troisième dimension de l’économie de la contribution doit être soulignée, qui fait le lien avec les deux précédentes. Il s’agit de formes atypiques d’organisation au sein de l’économie capitaliste, le modèle de l’économie coopérative et mutualiste dont les origines remontent au 19e siècle (Lasserre, 1959) et celui, plus contemporain, de l’économie sociale et solidaire, qui sont désignés également comme le tiers secteur, face à l’économie de marché et à l’économie publique. »

Comment nous sevrer des énergies carbonées avant qu’il ne soit trop tard ?

Une décennie plus tard, Fabrice Bonnifet définit, sur son blog éponymel’entreprise contributive comme « toute entreprise responsable [dont la vocation] devrait être de créer de la valeur pour ses clients (les produits et/ou services), ses actionnaires (les dividendes), ses collaborateurs (les salaires), la société civile (les impôts, les fournisseurs…) au travers de solutions commerciales qui produisent des biens et services attendus par ses clients et usagers (par exemple, la construction d’infrastructures d’équipement ou de transport, la production de denrées alimentaires, l’apport de services médicaux). Mais elle ne peut pas le faire aux dépends de son premier actif – son environnement. La responsabilité doit être de veiller à son entretien et au-delà, à sa régénération, précisément. »

En lien avec ce propos, il a insisté, pour revenir à la plénière Social Change Rennes 2022 sur le fait que, « nous avons intérêt à nous sevrer des énergies carbonées avant qu’elles ne commencent à manquer, que les prix augmentent tant… et génèrent des problèmes économiques majeurs. Pour aller vers une nouvelle forme de société prospère et durable. »

En clair, passer d’une économie de la sur-consommation inutile à une consommation utile. Tendre vers la sobriété heureuse et non la décroissance triste. Trouver, en tant qu’être humain, des sources de satisfaction qui ne soient pas liées à seulement remplir un caddy de produits importés, venus de l’autre bout du monde par containers, ou à la multiplication de commandes depuis internet en livraison Premium.

« S’il y a du bonheur, il n’y a pas de conflit… »

Troisième témoin de la journée, Matthieu Lahaye, directeur général du transporteur routier qui porte son nom, a rappelé combien la responsabilité était systémique et partagée. Sa flotte convoie toujours plus d’emballages pour satisfaire des demandes multiples et en petites quantités. Certaines surfaces de stockage – par exemple des mini-drives en centre-ville – réduites imposent de multiplier les tours de livraison (jusqu’à quatre fois par jour). Sans une prise de conscience de ses donneurs d’ordre et des consommateurs, il ne pourra y arriver seul, même en misant sur le ferroutage : « Le taux de remplissage de nos remorques et le poids moyen par palette sont les deux premiers levers à actionner pour réduire l’empreinte CO2 du transport… la responsabilité est aussi du côté de nos clients. Le e-commerce, le drive ne vont pas dans ce sens » a-t-il estimé.

Le mot de la fin, au terme de la 2e table ronde, est revenu à Daniel Cueff, vice-président de la Région Bretagne et militant « politique » écologiste précurseur quand il était maire de Langouët. Une commune où il estime que les habitants sont parvenus « à une forme de bonheur de la vie grâce à la frugalité. Et s’il y a du bonheur, il n’y a pas de conflit ».

Entreprises et économie contributives, sobriété et bonheur, prospérité et croissance raisonnée… à chacun de mettre derrière ces mots, selon ses convictions propres, des actions individuelles et collectives qui soient équilibrées, porteuses de sens… et d’effets à court, moyen puis long terme, horizon 2050 et au-delà pour les générations futures ! C’est in fine le principal enseignement RSE de ce 2e Social Change Rennes.

Pierre Minier

L’apport éditorial et community management de l’agence Ouest Médias à Social Change Rennes

L’agence Ouest Médias travaille aux côtés de l’agence API depuis 2016 et l’organisation du 1er Digital Change à Nantes. La collaboration est rôdée et intuitive. Pour ce 2e Social Change Rennes, la première mission a été de faire monter en puissance le compte Linkedin dédié pour donner de la visibilité et susciter les inscriptions. Au final, plus de neuf cents personnes ont réservé une place ! Une animation quotidienne complémentaire a également été mise en place sur le compte Twitter API, en complément du fil économique API.

Le jour J, Ouest Médias a piloté le livetweet éditorial avec le suivi en direct des trois témoignages, deux tables rondes et de la plénière. La méthode appliquée ne varie pas mais s’adapte aux usages en constante évolution : le principe appliqué est celui d’un conducteur détaillé avec l’ensemble des lancements écrits à l’avance ainsi que des publications de contexte. L’approche, en phase avec notre ADN presse et média, est 100% journalistique. La mission est de susciter de l’engagement par la qualité et la précision du contenu partagé dont le soin apporté aux photos, notre (modeste) marque de fabrique. Non par des artifices ! Le community management va se poursuivre d’ici fin octobre et en novembre avec des publications autour des replay en vidéo.

Voir le replay du livetweet par Ouest Médias pour l’agence API

En amont de l’événement, Ouest Médias a également produit et réalisé quatre vidéos teasers avec quatre partenaires : Rennes School of Business, Harmonie Mutuelle, LCL et Keolis Rennes.

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